67.

À la suite du maître d’œuvre, Paneb emprunta la série de couloirs rectilignes menant jusqu’à la chambre funéraire du pharaon Mérenptah qu’éclairaient des lampes dont la mèche ne fumait pas.

Les deux hommes s’immobilisèrent sur le seuil de la grande salle voûtée que soutenaient deux rangées de colonnes, à l’est et à l’ouest. Au nord et au sud avaient été creusées quatre petites pièces où seraient déposés les éléments du trésor royal, alors que seize niches aménagées dans les murs est et ouest recevraient des statuettes destinées à veiller sur le sarcophage où, nuit après nuit, jour après jour, s’accomplirait le mystère de la résurrection, hors de la vue des humains.

Au-delà de la vaste pièce, une sorte de crypte formée de trois chapelles dont la plus étroite, axiale, s’enfonçait dans la roche.

— Le travail des tailleurs de pierre est terminé, déclara Néfer. Aux dessinateurs et aux peintres de rendre ces murs vivants, à l’exception de la dernière pièce.

— La tombe doit-elle demeurer inachevée ?

— Seulement en apparence, comme toutes celles de la Vallée. C’est à l’invisible et à la roche mère, non à l’homme, de poser le dernier regard sur une demeure d’éternité.

La surface à décorer était considérable, et Paneb sentit monter en lui un désir intense d’animer ces parois encore muettes.

— Combien de temps accordes-tu aux peintres ?

— Les figures symboliques choisies par Ched seront d’une exécution particulièrement difficile, mais en accord avec les dimensions du lieu. Nous sommes ici dans le ciel, et le temps ne compte plus ; seule importe la qualité de l’œuvre.

 

À six ans, Aperti avait déjà la stature d’un adolescent. Doté d’un appétit féroce, il commençait à mettre en pratique les enseignements de son père en n’hésitant pas à jouer des poings pour s’imposer à ses compagnons de jeux dont il avait pris la tête.

Mais son père, qui avait des idées bien arrêtées sur l’éducation, ne se contentait pas de ces premiers succès. Comme les autres enfants nés dans la Place de Vérité, il serait libre de quitter le village pour exercer la profession de son choix après avoir appris à lire et à écrire ; certains choisissaient de poursuivre leurs études à l’école des scribes de Karnak, d’autres devenaient gestionnaires de domaines ou s’installaient en ville comme artisans. Les filles qui décidaient de rejoindre l’extérieur trouvaient souvent un bon mari, flatté d’épouser une femme éduquée, et certaines se lançaient dans les affaires.

Paneb se montrait intransigeant quant aux résultats scolaires d’Aperti et il lui faisait refaire lui-même les exercices ratés. Il lui apprenait aussi à colorier des poteries, à fabriquer des sandales, à aider sa mère à la cuisine et à rendre service à n’importe quel artisan qui avait besoin d’un coup de main.

Voyant le petit Aperti, à la solide charpente, porter une lourde cruche d’eau fraîche, Ouâbet la Pure jugea bon d’intervenir.

— N’exiges-tu pas trop de ton fils, Paneb ?

— Il ne faut pas économiser ses forces quand on est jeune. Ce gaillard-là possède de l’énergie à revendre, et c’est en se rendant utile qu’il apprendra à vivre. Les mains molles et les pieds fatigués ne produisent que des incapables.

— Aperti n’a que six ans !

— Il a déjà six ans... Par chance, Gaou le Précis et Paï le Bon Pain ont accepté de lui apprendre les rudiments du calcul. Comme Aperti a souvent la tête en l’air, il se fera taper sur les doigts, et quelques bons coups de bâton lui ouvriront l’oreille qu’il a sur le dos.

Revenant de la cuisine, le gamin enfonça le poing dans le mollet de son père.

— Trop mou, garçon ! Tu manques d’entraînement. Viens, nous allons boxer.

 

Les parois et les plafonds de la chambre funéraire de la tombe de Mérenptah étaient prêts à recevoir un décor d’une exceptionnelle complexité. Ched le Sauveur avait mis toute sa science dans ce projet dont l’ampleur avait étonné Paneb.

Afin de se préparer à cette tâche qui dépasserait peut-être ses capacités, le jeune peintre avait décidé de passer la soirée seul, au bord d’un canal longeant les cultures. Le soleil se couchait, les paysans ramenaient leurs troupeaux des champs, et des airs de flûte s’entrecroisaient dans la tiédeur du crépuscule.

Quand elle sortit de l’eau, Paneb crut qu’elle était la déesse dangereuse dont parlaient les contes, celle qui séduisait les hommes pour les détourner du droit chemin et les entraîner vers une mort si douce qu’ils s’endormaient dans ses bras en écoutant son chant.

Mais il la reconnut à ses longs cheveux roux qui tombaient en cascade sur son corps nu. Turquoise ondulait avec une grâce sensuelle, si émouvante que Paneb se précipita vers elle. Mais au moment où il allait la toucher, sa maîtresse se déroba et plongea dans le canal.

Elle nageait avec moins de puissance que son amant, mais avec davantage de souplesse ; à plusieurs reprises, elle lui échappa alors qu’il croyait la saisir. Puis elle se laissa prendre, et ils remontèrent à la surface, enlacés et fous de désir. Le visage baigné par les derniers rayons du couchant, ils s’aimèrent avec passion avant de s’étendre sur la berge.

— Ignores-tu, Paneb, que des créatures dangereuses habitent les eaux et qu’il faut les conjurer avec des formules magiques ?

— Lesquelles désires-tu entendre ?

— Celles d’un peintre qui ne s’endort pas dans le confort douillet de sa petite famille. Très peu d’êtres ont eu le privilège de décorer la chambre de résurrection d’un pharaon. Cette chance miraculeuse, n’es-tu pas en train de la gâcher en perdant ton énergie dans des occupations ordinaires ? N’importe qui est capable d’aimer son épouse et d’être un bon père de famille. Mais toi, tu as été choisi par Ched pour faire vivre des symboles d’éternité au cœur de la Vallée des Rois.

Paneb ferma les yeux.

— Si je t’avouais que j’ai peur de ce qui m’attend, me croirais-tu ? Je ne cesse de penser à cette salle que le maître d’œuvre m’a montrée et aux scènes esquissées par Ched... J’ai réalisé mon rêve, je sais dessiner et peindre, mais cette tombe exige davantage de moi. Peut-être n’en sortirai-je pas vivant... C’est pourquoi je lègue à mon fils ce que j’ai appris. Le comprends-tu ?

Comme elle ne répondait pas, il ouvrit les yeux.

Turquoise avait disparu.

Un instant, Paneb se demanda s’il n’avait pas été victime de l’apparition de la redoutable séductrice résidant entre deux eaux ; mais ni les actes ni les paroles de Turquoise ne l’avaient entraîné vers le néant.

 

Dans la grande salle d’audience du palais de Pi-Ramsès, le général Méhy comparut devant le pharaon Mérenptah pour lui rendre compte des mesures de pacification qu’il avait prises en Nubie et de sa gestion de la province thébaine dont les résultats paraissaient excellents.

Le roi, qui avait écouté d’une oreille distraite, ne fit aucun commentaire et se retira dans ses appartements privés dès que Méhy eut terminé son rapport.

Déçu et inquiet, ce dernier quittait le palais à pas lents lorsque Séthi l’interpella.

— Vous avez l’air contrarié, général ! Pourtant, on ne dit que du bien de vous, à Pi-Ramsès.

— Pour être sincère, j’ai eu le sentiment que mon rapport ne satisfaisait pas Sa Majesté.

— Le roi vous aurait-il adressé des critiques ?

— Non, aucune.

— Alors, soyez sans crainte ! Mon père n’a aucun goût pour la diplomatie. Quand il est mécontent, sa parole devient aussi tranchante qu’une épée.

Séthi baissa la voix.

— Confidentiellement, le roi était un peu souffrant, ces derniers jours. Il avait réduit ses audiences au minimum, et le simple fait de vous avoir reçu prouve qu’il vous tient en haute estime. De nombreux dignitaires n’ont pas eu votre chance.

— J’espère que la santé de notre souverain ira en s’améliorant...

— Nos médecins sont compétents, et la constitution de mon père robuste, mais le destin de chacun d’entre nous n’est-il pas entre les mains des dieux ? Dites-moi, général... Vos troupes se sont remarquablement comportées en Nubie, paraît-il ?

— Leur courage fut exemplaire, en effet.

— Mon fils Amenmès s’est-il vraiment montré à la hauteur ?

— Il a pris part au combat avec une belle ardeur, et vous pouvez être fier de lui.

— Accepteriez-vous de me rendre un grand service, général ?

— Si mes modestes capacités me le permettent...

— Je crains que, en raison de sa jeunesse et de son inexpérience, Amenmès n’ait de mauvaises réactions. Il me paraît indispensable de l’éloigner quelque temps de la capitale jusqu’à ce que l’avenir s’éclaircisse... Et je pense qu’un homme de votre qualité pourrait aider mon fils à mûrir et à prendre conscience de ses responsabilités. Amenmès se plaira beaucoup à Thèbes, j’en suis certain. Qui ne souhaiterait vivre dans cette ville superbe, sous la protection du dieu Amon ?

 

— Ainsi, je suis condamné à l’exil ! s’emporta le prince Amenmès.

— Votre père ne m’a pas présenté votre séjour à Thèbes comme un châtiment, indiqua Méhy.

— Il me prend pour un imbécile et il veut m’écarter de la cour où tant d’événements décisifs vont survenir ! Vous ignorez sans doute, général, que le roi est souffrant et que ses médecins ne sont pas optimistes. Séthi et son ambitieuse épouse s’imaginent déjà couronnés !

— Probablement, prince, mais pourquoi désespérer ? Si votre père a pris cette décision, c’est qu’il vous considère comme un rival dangereux. Thèbes se trouve loin de la capitale, mais la cité du dieu Amon domine toute la Haute-Égypte, et Pharaon ne saurait se passer de ses richesses et de la protection du maître divin de Karnak. L’équilibre du pays ne repose-t-il pas sur l’union entre le Sud et le Nord ?

— Sous-entendez-vous que Thèbes pourrait m’être fidèle en prenant le risque de s’opposer à mon père ?

— Tant que Mérenptah régnera, j’exécuterai fidèlement ses ordres.

Amenmès sourit.

— Je me rendrai à Thèbes d’un cœur joyeux, général. Avec un allié de votre envergure, mon avenir s’annonce moins sombre. Et je garderai suffisamment d’appuis à Pi-Ramsès pour soutenir ma cause.

Méhy se demandait qui, du père ou du fils, remporterait la guerre de succession. Séthi semblait favori, mais l’ambition du jeune Amenmès croissait jour après jour. Au général de continuer à jouer au plus fin pour sortir vainqueur de cette confrontation, quoi qu’il advienne.

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